L'Ile d'Oléron est après la Corse la plus grande île côtière française. Les échanges entre le continent et l'île s'effectuent à travers le coureau d'Oléron avant la construction d'un lien fixe. Plusieurs projets sont envisagés en 1906 et 1934. Seule la liaison par bac peut être réalisée car les obstacles financiers et techniques sont alors insurmontables. Deux appontements en béton armé s'avancent vers le chenal pour assurer une liaison par bac.
En 1965, le trafic entre l'île et le continent dépasse 400 000 passagers. La construction du viaduc devient indispensable. Le Conseil Général de la Charente-Maritime charge le Service des Ponts et Chaussées de lancer le concours pour la construction du viaduc. Le projet retenu fait appel à la technique du béton précontraint. C'est le premier ouvrage de cette dimension construit en Charente Maritime, avant les viaducs de la Seudre de Rochefort sur la Charente et le pont de l'Ile de Ré.
L'ouvrage mesure 2862 mètres de longueur entre culées pour une largeur de tablier de 10 mètres 60. Le tirant d'air dégagé est de 18m dans la partie centrale. L'ouvrage comporte 46 travées dont les 26 plus importantes ont une portée de 79 mètres. Il compte 45 piles fondées sur semelles ou pieux et 1 culée sur chaque rive, ce qui représente environ 30 000 m3 de béton et 3 200 tonnes d'acier.
Le chantier s'installe à Bourcefranc. Une fois les piles coulées sur semelles ou sur pieux, à marée basse ou protégées d'un batardeau, les voussoirs préfabriqués à terre sont assemblés un à un par un portique de lancement. L'ensemble des voussoirs forme une poutre de béton dit précontraint en raison des câbles longitudinaux et transversaux qui la parcourent.